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Pyrrhonismique
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11 janvier 2008

Carnage à La Poste, tirée d'une histoire vraie.

Une histoire que j'ai vécu, mais , dans l'intérêt du récit, que j'ai un peu modifié.

L'histoire commence par un froid matin de décembre. Dans sa golf match surboostée, Mad-Mart roulait à tombeaux ouverts.

Il faut préciser qu'à la fin du XXé siècle, l'humanité subit une crise climato-nucléo-vulcano-bactério-alienique qui la mit en proie à des mutants porteurs de fléaux qui diminua sa population de 4%.

Mad Mart faisait partie des survivants,se cachant la nuit et voyageant le jour pour survivre et échapper au virus du sida qui était désormais aéro-transmissible.

Bref, ce matin-là Mad Mart roulait à plus de 50km/h sur une sortie d'autoroute, là où se trouvait jadis la ville lumière de Nanterre. Il écoutait Nevermind de Nirvana, mais c'est une autre histoire.

Un mutant muni de jumelles à capteur de vitesse était lachement dissimulé dans la jungle longeant l'avenue de la république. 58 km/h! crac!

Une semaine plus tard, une flèche sur laquelle un mot était enroulé, tirée par l'arc de chaire et d'os humains d'un mutant, se planta dans l'épaule de Mad Mart. Le mot disait ceci: excès de vitesse , 90€, 1 point en moins, à envoyer en recommandé avec accusé de réception.

Mad Mart frémit, plus par la lecture de ce mot que par son épaule perforée : il doit aller à la poste.

Le lendemain, Mad Mart arriva à la poste de la fouilleuse à 3h de l'aprem, il pensait ingénument qu'à cette heure-ci, la poste ne serait pas bondée.

La queue se déroulait jusque sur le trottoir.Une centaine de milliers de vieux était venu poster leur lettre et en même temps discuter longuement aux mecs derrière le comptoir.

3 jours plus tard, Mad Mart y était encore. Il avait heureusement eut la présence d'esprit d'apporter une tente, une couverture thermique et des vivres. D'autres n'ont pas eu cette chance: de nombreux corps pétrifiés par le gel s'amoncelaient sur le trottoir. Les corbeaux commençaient à les dévorer tandis que les loups s'attaquaient déjà aux survivants,attendant désespérément sur le trottoir que la queue avance et leur permette d'entrer. Mad-mart avait pu installer son bivouac à l'intérieur, mais rien n'était encore gagné.

Les vieux se faisaient une joie malsaine de sortir une à une les pièces de 1 centime qui abondaient dans leur porte-monnaie sans fond , alors que la personne au guichet (forcément une stagiaire incompétente) regardait les touches de sa calculette d'un air paniqué ou fouillait les innombrables tirroirs remplis de paperasse. Mad Mart approchait progressivement du but.

Je passe les détails, mais lorsqu'il arriva enfin au guichet, il demanda d'envoyer sa lettre en recommandé avec accusé de récéption et put s'apercevoir (même si ca ne faisait aucun doute) que la guichetierre était bien une incompétente. Peu importe, pour envoyer un recommandé, il n'était pas forcément utile d'être sorti de polytechnique, il suffisait de donner à Mad Mart un coupon à remplir.

Tandis que Mad Mart s'appliquait à remplir les centaines de case, l'atmosphère au sein de la poste devint soudainement lourde.

Les gens non-vieux, tiraillés par la faim (il n'avait pas pensé à apporter des vivres), s'apprétèrent à s'adonner à un acte de canibalisme envers une stagiaire d'une entreprise, sans doute du même âge que Mad Mart,non-munie d'une "carte pro" mais qui accompagnait un "pro".

Tous deux avaient posté ensemble des colis mais, alors que le pro qui l'accompagnait s'en fut allé, cette jeune stagiaire profita du fait qu'elle avait déjà posté des colis pour ne pas se donner la peine de refaire toute la queue et passer directement au guichet pour poster des lettres , semblait-il, personnelles.

Les canibales n'avaient pas raté un instant de la scène et grondèrent.

Pendant ce temps, au guichet de droite, Mad mart laissait passer quelques vieux par "solidarité", sous l'invitation insistante de la guichetierre. Un vieillard sénile, bavant et bredouillant, succédait à une vieille hystérique qui avait méticuleusement choisi 15000 timbres, bien sûr un par un. Ce vieillard en question était muni de plusieurs porte-monnaies, comble de la perfidie, dont la profondeur, bien entendu, rivalisait avec celle de la fosse des mariannes. Il lui fallut une heure pour payer 2euros 83: la monnaie qui lui restait dans son premier porte-monnaie n'étant pas suffisante, il du prendre son deuxième (je dis deuxième parce que peut-être en avait-il un troisième...?) porte monnaie, planqué dans les tréfonds d'une poche intérieure de sa veste géante. Impatienté par cette pathétique farce, Mad Mart décida d'abréger cette torture visuelle en proposant au vieillard de payer ce qu'il restait. Le vieillard refusa bien sûr, préférant mourir que d'être dépendant d'un jeune cheveulu!

Revenons aux canibales, qui maintenant s'entre-déchiraient. La stagiaire hurlait "mais attendez, je suis une professionelle!" pour empecher les canibales furibonds de lui dévorer un second bras. Les anthropophages, bien décidés à poursuivre leur massacre, vociferèrent "qu'est-ce que vous croyez, qu'on est en vacances?".

La bataille faisait rage, chacun prenant parti pour tel ou tel camp, des têtes, aux visages déformés par l'effroi, volèrent. Le sang coulait à flot et chacun arrachait à pleine main , qui un morceau de chair, qui un organe vital.

La stagiaire, maintenant réduite à un tronc palpitant et sanguinolant, trouva la force de crier: "j'étais avec le monsieur avant, lui il a une carte pro... je travaille pour une entreprise!".

Soudain, l'un des canibales désigna Mad Mart, qui attendait toujours que le vieillard se décide enfin à sortir les pièces de son second porte-monnaie. Il dit en le montrant d'un doigt partiellement arraché:"Moi aussi je suis avec ce monsieur , et pourtant je fais la queue!" . C'était bien évidemment un mensonge, Mad Mart ne travaille que pour lui.

Finalement, le vieillard réussi à donner la somme escomptée et Mad mart pu rendre le coupon pour que la lettre en recommendé soit postée. Mad Mart dégaina sa carabine et tirait sur quiconque s'approchait de lui... Il se frailla ainsi un passage jusqu'à la sortie. Il venait de vivre le tristement célébre carnage in the temple of the poste.

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